La stase digestive est un ralentissement ou un arrêt de transit chez le lapin (et le cochon d’inde). C’est une situation qui peut être fréquente et qui constitue une urgence : il est nécessaire de consulter un vétérinaire rapidement, idéalement dans les 6 heures qui suivent l’anorexie (ou la dysorexie, diminution de la prise alimentaire) et l’absence de selles (ou la diminution de la production de selles). Une stase peut avoir des conséquences dramatiques si elle n’est pas prise à temps dans des conditions optimales.
Que signifie la « stase digestive » ?
La stase est une diminution ou un arrêt du transit digestif. Cela signifie que les aliments s’accumulent dans le tube digestif et ils se déshydratent. L’animal entre alors dans un cercle vicieux : son arrêt de transit lui fait mal au ventre et comme il a mal au ventre, il ne veut plus manger. Cela peut aboutir à un état de choc par douleur et déshydratation, et dans certains cas au décès de votre compagnon.
Quelles sont les causes d’une stase digestive ?
Une stase digestive est souvent secondaire à une ou plusieurs causes dites primaires : le stress, la douleur (problème dentaire, tumeur (tumeur utérine chez la lapine), fracture, calcul urinaire, pododermatite, otite, torsion d’un lobe hépatique…), l’ingestion de poils lors de la mue, maladie (encéphalitozoonose, maladie rénale, maladie hépatique…), une alimentation non adaptée (aliments trop riches en graisse et en sucres).
Comment diagnostiquer et traiter une stase digestive ?
Votre vétérinaire vous questionnera sur les conditions de vie de votre lapin, son alimentation, son appétit. L’examen clinique permet entre autres de détecter une douleur, d’évaluer l’état d’hydratation de votre lapin. Une radiographie intestinale et un bilan sanguin permettent une meilleure évaluation de l’ampleur de la stase digestive et parfois d’identifier des causes non décelables à l’examen clinique.
La prise en charge thérapeutique est souvent sous forme d’un traitement symptomatique : réhydratation, anti-douleur et réalimentation assistée (produit de gavage spécial). Lors d’un arrêt de transit, le lapin est souvent hospitalisé pour assurer les soins. Pour améliorer le transit, il faut encourager le lapin à se déplacer.
Une fois la stase résolue ou l’état clinique stabilisé, il est essentiel de continuer à rechercher les causes pour éviter les récidives.
Quelle alimentation pour mon lapin ?
Le foin est l’élément le plus important. Il doit être offert tous les jours à volonté.
Les légumes sont également nécessaires. Donner l’équivalent d’un mug de légumes / kg de lapin / jour. Prévoir une combinaison de 2 à 5 légumes différents pour varier les apports parmi les légumes suivants : fanes de carotte, fanes de betterave, céleri, aneth, endive, coriandre, persil, menthe, poivron vert, pissenlit (fleurs et feuilles), trèfle, laitue (sauf iceberg), épinards. Veillez à bien les rincer avant de les donner à votre lapin.
Attention, il faut limiter la consommation de l’aliment (granulés) car cela peut entraîner de l’embonpoint. Maximum une cuillère à café par jour pour un lapin adulte de 2kg. Les rations mélangées contenant des graines, des noix, des céréales, du maïs et des fruits en plus de l’aliment pour lapin sont déconseillées.
Voici une liste non exhaustive des aliments à éviter : légumineuses, maïs, graines (blé, avoine…), pain, pâtes, chocolat, avocat, friandises salées ou sucrées
De l’eau fraiche et propre doit toujours être disponible. Idéalement dans une gamelle (nous pourrons vous expliquer pourquoi dans un prochain article de blog...).